Slow 31

La Slow Fashion à Liège

Sandrine Counson, historienne de la mode et enseignante à Helmo Mode, et Marie Lovenberg, costumière au théâtre de Liège. Après avoir créé le groupe Facebook Slow Fashion Belgium en 2016, elles organisent des vides-dressings avec des collaborateurs culturels liégeois.

L’asbl Slow 31 nait en 2018 avec l’objectif plus large de revaloriser le vêtement. Ce n’est en rien une démarche de culpabilisation du consommateur, mais bien une démarche d’amour du vêtement. Slow 31 a pour objectif d’être une ceinture vestimentaire, référence à la ceinture alimentaire liégeoise, d’être un lieu où toutes les démarches de revalorisation du vêtement se tiendraient. Dans cette optique, elles organisent plusieurs animations dans les écoles supérieures et secondaires où elles y présentent l’histoire du vêtement, l’importance du vêtement dans notre consommation et les valeurs de l’industrie de la mode. Ces animations se font en trois modules : philosophique, elles vont y parler de l’histoire du vêtement, de l’importance du vêtement dans notre consommation, des valeurs de l’industrie ; pratique, avec des cours de réparation de vêtements et enfin, l’organisation d’un évènement au sein de l’établissement autour du vêtement.

Slow 31 défend plusieurs valeurs importantes ; l’amour du vêtement dans un premier temps, l’économie circulaire est également mise en avant. Slow 31, c’est comme une garde-robe partagée, c’est une communauté d’un peu plus d’une centaine de troqueurs réguliers qui partagent des valeurs écologiques, économiques, et surtout de valorisation du vêtement.

Se vêtir c’est important, ce n’est pas juste se protéger, c’est identitaire et social également. 

Sandrine Counson

Elles promeuvent les valeurs de la Slow Fashion, moins et mieux consommer. Mieux s’occuper de ses vêtements, les entretenir, les réparer, consommer en pleine conscience sont des éléments essentiels de la Slow Fashion. Il est plus intelligent d’acheter de la qualité, que l’on gardera plus longtemps, que d’acheter de l’éthique si la qualité ne suit pas. C’est d’ailleurs le challenge marketing des marques éthiques ; relever le défi de la transparence de l’industrie et fournir de vêtements de qualité.

La tendance du seconde main

Elles remarquent un intérêt grandissant de la population pour la seconde main. En effet, de plus en plus de personnes s’intéressent au côté écologique du seconde main, réfléchissent de plus en plus à leur consommation et veulent posséder moins. Sandrine remarque d’ailleurs que les troqueurs apportent beaucoup de vêtements, mais vont privilégier l’accumulation de slowies pour une pièce plus importante sur laquelle ils vont littéralement flasher.

Selon Sandrine Counson, la seconde main permet de trouver des pièces originales peu cher et donne la sensation d’être habillée différemment. S’habiller en seconde main stimule également la créativité et aide à se construire son propre style. Elle pose également la question du mouvement minimaliste ; n’avons-nous pas produit tout ce dont nous avons besoin ?

Malheureusement, la seconde main aujourd’hui doit également gérer l’arrivée massive des vêtements de la Fast Fashion, de mauvaise qualité, qui sont trop abimés. La seconde main ne peut donc se dissocier de l’upcycling qui permet de réutiliser la matière première de ces vêtements qui ne peuvent être portés tels quels. Elle ne peut s’en dissocier également pour des raisons de retouches des vêtements. En effet, la manière de porter les vêtements dans les années soixante ou septante est très différente de celle d’aujourd’hui. Apprendre à retoucher des vêtements peut permettre donc de récupérer des fripes, et d’y enlever des pinces, d’y modifier une couture, etc. Un autre argument confirmant que la seconde main amène à la créativité !

À son échelle, Slow 31 travaille avec un atelier de conception de masques avec des femmes migrantes. Elles ont le projet de développer un atelier d’upcycling où elles pourront réutiliser la matière première des vêtements qu’elles ne pourront pas troquer.

Comment ça fonctionne ?

Quai Mativa n°1 à Liège, leur boutique sert de lieu de troc mais également d’organisation d’ateliers de réparation et de revalorisation de vêtements. Les troqueurs peuvent y amener des vêtements et leurs accessoires.

Chaque troqueur peut acheter un abonnement de 5 à 10 passages. À chaque passage, le troqueur peut déposer et retirer des vêtements. À chaque dépôt, le troqueur reçoit un certain nombre de slowies avec lesquels il peut acheter des vêtements.

Elles se font majoritairement connaître grâce au bouche-à-oreille et les réseaux sociaux, via leur page Facebook et Instagram.

Slow 31 et le confinement

Un groupe Facebook privé a été créé durant les confinements pour les troqueurs faisant déjà partie de la communauté. Ce groupe leur a permit de réserver des vêtements qu’ils retiraient à la boutique. Le confinement n’a donc pas permis de se faire une nouvelle clientèle, le concept étant trop flou sans pouvoir venir sur place, mais à permis de continuer à faire vivre la communauté actuelle.

Elles sont cependant confiantes concernant la communication mise en place. Elle va en effet leur permettre de faire grandir leur communauté quand la situation sera revenue à la normale.

Et pour les fêtes, n’hésitez pas à offrir un Pass 1 jour à vos proches pour qu’ils puissent se lancer eux aussi dans cette belle aventure !

Juliette Dejardin

3 réflexions sur “Slow 31

  1. Je viens de vous écouter sur « La Première ». Je suis vraiment séduite par votre projet. Je me suis mise à la couture il y a quelques temps. J’aimerais connaître vos dates de stages pour les réparations de vêtements dans le but de continuer à les porter et de leur donner un petit plus.
    Bien à vous.
    Pascale
    Artisane fromagère

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